Aujourd’hui, quelle est la ligne directrice de votre exploitation ?
Après avoir longtemps été dans un système intensif, nous avons voulu changer de ligne directrice avec comme « slogan » : produire pour mieux se rémunérer, en simplifiant le système et gagnant en autonomie. Et aussi plus prendre plaisir dans son métier de tous les jours.
Qu’avez-vous mis en place pour cela ?
Le principal changement qui est toujours en cours sur la surface, c’est la gestion de l’herbe c’est devenu notre préoccupation principale, et surtout l’herbe pâturée. Du coup, ce passage en système 100 % autonome sans achats d’intrants pour nourrir les bovins nous amène à revoir nos conduites : plus de clôtures, choix des prairies, revoir le parc matériel…
Pour conduire toute ces réflexions, comment avez-vous procédé ?
Notre première réflexion date de 2015, mais cela a avancé quand nous avons mis tout sur la table en 2019. On a commencé par réaliser un coût de production, qui a conduit à une étude effectuée avec SEENOVIA. La présentation, la faisabilité et les conclusions de différents scénarios nous ont amené à effectuer les changements précédents.
Au début de votre changement de système en 2020, vous avez intégré un groupe local d’éleveurs, dans le Vihiersois, qui se réunit 2 à 3 journées par an, qu’en retires-tu ?
Au-delà des différents sujets abordés, les échanges que l’on a entre nous tous, éleveurs et intervenant, me permettent d’avancer, de démystifier certaines pratiques comme la gestion de l’herbe, axe majeur à travailler aujourd’hui avec des herbivores. Comme dans le groupe il y a plusieurs races et systèmes, les commentaires, les réflexions sont différentes et peuvent m’interpeler : ce qui fait avancer ma réflexion sur notre exploitation.
Cette année, avec le groupe tu as participé à une session de deux jours sur les Gaz à Effet de Serre et l’économie, qu’en attendais-tu sur le carbone ?
Au premier abord, rien de particulier car je ne m’étais pas intéressé au sujet et ce n’est pas le combat du moment. Il faut finir de mettre en place notre système plus pâturant. Mais cette rencontre m’a permis de m’interroger sur les gaz à effet de serre, de m’interpeller sur le stockage et de voir où se positionnait notre exploitation (même si elle est en plein changement). De plus, je me suis vite aperçu que des collègues étaient beaucoup plus au fait que moi sur ce sujet. Maintenant suite à la formation, j’y prête plus attention. Dans quelques années comme le permet le parcours régionale Carbone, on pourra refaire un diagnostic Carbone CAP'2ER pour voir on l’on se positionne suite à l’évolution de notre système.
Et la partie économique dans tout cela ?
C’est toujours très intéressant de comparer nos chiffres aux autres et en plus de voir la relation avec la partie carbone qui vont de paire à ce que j’ai vu. Suite à ces 2 journées, on va continuer à améliorer économiquement notre exploitation en travaillant le système herbager, ce qui devrait améliorer notre empreinte carbone.
Aussi, nous continuons notre calcul de coût de production annuellement depuis 3 ans pour être sûr que nos choix se traduisent en revenu. Cela nous permet d’envisager sereinement l’avenir avec comme souhait l’installation de jeunes possible dans le futur.
