" C’est l’intérêt du bilan carbone, pour moi, il y a un lien fort avec l’économie "

Nous avons fait un diagnostic carbone en juillet 2020, à la demande de notre laiterie LSDH. Le diagnostic a été fait en plusieurs temps, d’abord une phase de collecte, puis une formation en groupe et pour finir un plan d’action en individuel.

GAEC DU PETIT MOULIN
Julien et Céline FOUREAU
200 ha
2,5 salariés
Atelier lait : 1 550 000 L
4 bâtiments volailles en label

Chez nous, le résultat du diagnostic ne montrait pas d’axe d’amélioration très marquant, ni surprenant. On savait déjà qu’on avait des progrès à faire sur l’âge au vêlage des génisses qui étaient de 27-28 mois. Comme on avait augmenté notre référence, on avait une quantité de génisses assez importante.

Le résultat du diagnostic carbone nous a conforté dans l’idée qu’il y avait un véritable axe de travail autour des génisses, qui était évidemment en lien avec le carbone, mais on était aussi convaincus qu’il y aurait un intérêt financier et aussi en termes de travail.

L’objectif était de réduire le nombre de génisses, en travaillant 2 axes la génétique et la réduction de l’âge au vêlage.

Au même moment on réfléchissait à avoir des données sur nos génisses, parce qu’on n’en avait quasiment pas. On a acheté une petite balance pour peser les génisses de 0 à 6 mois et on a mis en place avec Seenovia la pesée des animaux de 6 mois jusqu’au vêlage. Ça permet d’avoir des données, d’objectiver un peu notre travail et de monitorer la croissance des génisses. On se rend compte de la croissance qu’on a tout au long de la carrière de la génisse.

Et puis, on a intégré un groupe de progrès génisses avec Nicolas LAIR, Expert Génisses Seenovia. On est 6 éleveurs, on se réunit 3 ou 4 fois par an en groupe et on a une visite individuelle par an. On se voit sur des demi-journées, l’idée c’est de mutualiser notre expert et de progresser ensemble. Quelque part ça nous rassure aussi, parce que la première fois qu’on a mis nos génisses sur la balance, on pensait tous être bons et on ne l’était pas ! Finalement de voir que l’on était tous pareil, c’était rassurant !

On a mis une stratégie de renouvellement en place avec Gattaca, on choisit vraiment les animaux qu’on souhaite pour le renouvellement. Et tout le reste on croise, comme ça, on est sûre de ne pas garder ces animaux là.

Sur le poids des génisses à 6 mois, on a gagné au moins 20 kg. Et on a gagné, je pense au moins 2 à 3 mois sur l’âge au vêlage des génisses. Donc c’est intéressant !

Avant on avait autant de vaches que de génisses, aujourd’hui on a 158 vaches pour 111 génisses. Donc, environ, 40 génisses en moins ! C’est l’intérêt du bilan carbone, pour moi, il y a un lien fort avec l’économie.

On a aussi progressé en lait par vache, grâce à la qualité des fourrages, à la préparation des animaux au vêlage, … Et comme on a moins de premières lactations et que les multipares ont plus de lait que les primipares, on gagne aussi en lait par vache de ce côté-là.

En 2024/2025, on va refaire un bilan pour savoir où on en est. J’attends ce prochain bilan, ça m’intéresse de voir le résultat parce qu’on a quand même pas mal évolué entre le travail sur les génisses et la productivité par vache. Et je pense qu’on aura progressé sur notre empreinte carbone.

Au tout départ, il y a 5-6 ans, le bilan carbone, on n’y voyait pas trop notre intérêt. Mais on a intégré quelque part qu’on était une entreprise comme une autre et qu’on avait un RSE à travailler. Et qu’à notre échelle, c’est important aussi de travailler cette thématique-là pour l’environnement parce que ça nous permet de travailler mieux et que ce soit aussi bon pour notre portefeuille. Il faut réussir à allier les 2.