Lors de la préparation des chèvres à la reproduction, la période de mise au bouc sera à prendre en compte. Les nullipares seront aussi gérées spécifiquement avec notamment un ratio bouc par chèvre plus important.
Sélectionner les GOAT pour le renouvellement
La sélection des chèvres destinées au renouvellement du troupeau est une étape stratégique. Les critères de sélection peuvent inclure la santé, la conformation, la production laitière et la facilité de mise bas. Il faut privilégier les chèvres :
→ Qui sont les meilleures au regard de la génétique (index / notes / quantité et qualité du lait)
→ Avec une bonne conformation
→ Plutôt jeunes.
Préparation, équilibre, supplémentation : attention à l’alimentation !
D’une façon globale, mais particulièrement pour préparer à l’IA, il est préférable de peu modifier l’alimentation des chèvres en fourrages et concentrés dans la période qui s’étend de 1 mois avant à 1 mois après le début de la reproduction. Si les apports protéiques sont excédentaires vis-à-vis des besoins des chèvres 1 mois avant repro, il faut rééquilibrer la ration par une baisse de ceux-ci et une augmentation des apports énergétiques. En complément, il peut, parfois, être nécessaire d’effectuer une cure (5 à 10 jours) avec un hépatoprotecteur qui sera suivie du flushing pré-repro. Celui-ci consiste à une supplémentation énergétique et/ou oligo-vitaminique qui durera pendant 15 jours à 3 semaines selon l’aliment utilisé (avoine / huile de foie de morue / vitamines AD3E etc…)
Explorez la pratique de la lactation longue chez les chèvres
Les lactations longues permettent aux chèvres de produire du lait sur une période étendue, ce qui peut conduire à une production laitière plus élevée par chèvre au cours de sa vie : +239 kg de lait en Saanen (données : Seenovia 2023). La pratique de la lactation longue, qu’elle soit choisie ou subie, permet aussi de conserver des chèvres qui seraient en échec à la reproduction. Par contre, pour maintenir un renouvellement suffisant, sans achat extérieur pour éviter tout risque sanitaire, il est souhaitable de ne pas dépasser 50% du troupeau en lactation longue. Le choix des chèvres à mettre en lactation longue se fait sur des critères génétiques, zootechniques et physiologiques :
→ ICC bas, notes combinées < 100, tares
→ Niveau de production et persistance laitière
→ Niveau cellulaire pas trop élevé
→ Les chèvres « âgées » pour éviter les accidents de mises bas
→ Les primipares qui auraient mis bas tardivement (pour éviter de raccourcir leurs lactations)
→ Les chèvres déjà en lactation longue
→ Les futures réformes
En saanen : +239 kg en lactation longue avec 60j de plus (+42 kg à même nombre de jours productifs)
Pour plus d’informations sur la lactation longue, consultez un article complet ICI
Préparation à la repro : les boucs aussi entrent en compétition !
La préparation des boucs pour la reproduction revêt une importance cruciale pour garantir le succès de la reproduction et la qualité de la descendance. Un Check-up complet avant le grand match de la repro Avant la saison de reproduction, les boucs doivent subir un examen complet pour évaluer leur santé générale. Il est essentiel de vérifier leur état corporel ainsi que leur système reproducteur pour détecter toute anomalie ou maladie qui pourrait affecter leur performance. En profiter pour tailler les onglons, contrôler le parasitisme et traiter le cas échéant.
Privilégiez une alimentation équilibrée pour les champions
Une alimentation équilibrée et adaptée est essentielle pour maintenir la condition physique et la fertilité des boucs reproducteurs. Une alimentation de qualité contribue également à améliorer la qualité du sperme. Lors de la période des saillies, les boucs vont dépenser beaucoup d’énergie, il est donc important d’ajuster leur ration deux mois avant leur introduction avec les chèvres - c’est la durée de la spermatogénèse. Durant cette période, il est recommandé de leurs donner les mêmes aliments que les chèvres, fourrages et concentrés pour qu’ils soient habitués à les digérer. La complémentation de leur ration en concentrés devra être augmentée, de 300 à 600 g, en fonction de leur état corporel. Une
supplémentation en vitamines peut être utile, mais pas indispensable. Concernant les oligoéléments, dont le zinc, indispensable tout au long de la spermatogenèse, il est recommandé de laisser à disposition des pierres à lécher, à base de mélasse et d’oligoéléments. Une fois dans les lots de chèvres, l’ingestion de fourrages risque de diminuer fortement, un apport supplémentaire de concentrés peut être ajouté. De plus, il est indispensable de veiller à ce que les boucs aient bien accès à l’alimentation et à l’abreuvement dans les lots de chèvres, notamment pour des boucs cornus dans des lots avec des cornadis.
Préparez l’arène : propre, sèche et bien ventilée !
Les conditions environnementales jouent un rôle crucial dans la santé et le bien-être des boucs reproducteurs. Assurez-vous qu’ils disposent d’un environnement propre, sec et bien ventilé et qu’ils aient un abreuvement de qualité. Veillez à ce qu’ils aient assez d’espace : minimum 2 m² par bouc et pas d’entravement. Évitez le stress thermique, qui peut avoir un impact négatif sur la qualité du sperme et la libido des boucs
Planifiez et synchroniser pour maximiser la performance reproductive
Établissez un plan de gestion de la reproduction qui inclut la synchronisation des chaleurs et la surveillance étroite de la performance reproductive. Assurez-vous que les boucs sont prêts et en bonne condition physique au début de la saison de reproduction. Comptez un bouc pour 15/20 chevrettes et 1 bouc pour 30/40 chèvres adultes.
Laurent SUAUDEAU, Conseiller caprin