D’un point de vue phénotype (performance observée), le débit de lait varie de 1,8 kg à 3,5 kg par minute à la traite. Si le débit de lait est de 1,8 kg par minute, la traite prendrait environ 16,7 minutes (30 kg / 1,8 kg par minute). En revanche, si le débit de lait est de 3,5 kg par minute, la traite prendrait environ 8,6 minutes (30 kg / 3,5 kg par minute) soit DEUX FOIS MOINS !
Il existe un index précis qui détermine ce caractère de vitesse de traite. Pourquoi faut-il s’y intéresser ? L’index est-il fiable ? Est-il transmissible ?
L’héritabilité du caractère vitesse de traite est de 20 %
Concernant sa transmission aux générations futures, l'héritabilité du caractère vitesse de traite est de 20 % (source geneval avril 2019). Ceci est largement suffisant, par exemple, l'héritabilité de l’index cellule est de 15 %. La génétique est de toutes les façons le seul moyen d’améliorer ce caractère vitesse de traite, l’environnement n’ayant pour ainsi dire pas d’impact.
Vitesse de traite : un bon indicateur prédictif du débit de lait
Certains éleveurs doutaient de la fiabilité de cet index. Le phénotype qui sert à calculer l’index vitesse de traite est collecté lors du pointage après un simple avis et retour d’’éleveur. De nombreux adhérents Seenovia, équipés de robot de traite et du service DataHub (Plateforme d’échanges de données, montant et descendant) appuient la fiabilité de cet index.
C’est grâce aux données de débit de lait récupérées au robot que nous avons pu étudier la corrélation entre la valeur génétique des femelles et les débits de traite réels observés (Étude dans 200 élevages et sur plus de 10 000 femelles en première lactation).
Le constat est sans appel ! Dans la population étudiée sur les femelles génotypées le coefficient de corrélation est de 40 %. L’index vitesse de traite est donc un bon indicateur prédictif du débit de lait. Si on intensifie la sélection des animaux en fonction de cet index, cela contribuera à améliorer le débit de lait.
Il est à noter que sur les animaux indexés sur ascendance, le R2 tombe à 11%, donc beaucoup moins (pour ne pas dire « pas ») efficace.
Concrètement, dans la population des 200 élevages étudiés, 0.35 point d’index vitesse de traite sépare le quart inferieur (-0.17) du quart supérieur (0.17). Soit une variation de débit de lait moyenne de 0.2 kg /min.
Pour une stalle robot qui réaliserait en moyenne 14 h de traite effective par jour, nous estimons que cette variation de 0.35 point correspondrait donc à 60 000 litres de lait produits en plus.
Mais attention, il existe une corrélation négative entre les index vitesse de traite est les index cellules (0.37) ou mammites cliniques (0.18). C’est une corrélation logique due à la rapidité d’ouverture et de fermeture des sphincters des trayons. (source geneval 2019). Il faudra donc ménager les priorités en fonction des objectifs ou situations de chaque élevage.
Xavier Bremondy, Responsable Marché Génétique Seenovia