Le tout premier facteur clé de réussite est l’humain. Lorsque j'établis la ration avec un éleveur, il faut que les préconisations soient appliquées sur le terrain. Si les rations sont très précises mais mal distribuées, elles seront moins efficaces qu’une ration simple bien distribué.
"Une ration bien calculée mais mal distribuée sera moins efficace qu’une ration moins technique mais bien distribuée."
Préparation au vêlage, début ou pleine lactation : nourrir selon le stade
Les débuts de lactation représentent un gros enjeu. Une vache qui produit 45 l de lait a le métabolisme d’un Homme qui court un marathon par jour ! Cette phase est cruciale : le premier mois de lactation concentre plus de 30 % des pathologies de l’élevage, ce qui peut coûter jusqu’à 40 000 € pour un cheptel de 200 VL.
Le déficit énergétique (acétonémie) est l’élément majeur. Il mobilise les graisses, ce qui provoque la libération des acides gras dans le sang et détériore le foie. Il provoque également des boiteries car le coussinet graisseux sous le pied disparaît. Ce stress peut aussi provoquer des déplacements de caillette. Pour gérer cette phase délicate, il est préférable de faire deux lots tarie et préparation au vêlage afin de renforcer les apports en quantité et qualité.
De J-60 à J-20 avant vêlage : phase de tarissement | De J-20 au vêlage : phase de préparation au vêlage |
Ration type 8 à 9 UFL et 800 à 900 PDI/j/VL - Ensilage de maïs : 5-6 kg MS/J - Correcteur azoté 42 % MAT : 1,2-1,4 kg/j/VT - Paille : mini 4 kg + à volonté - Minéraux : 0,1 kg/j/VT | Ration type 9 à 11 UFL et 900 à 1200 PDI/j/VL - Ensilage de maïs : 6-7 kg MS/J - Correcteur azoté 42 % MAT : 1,6-2 kg/j/VT - Maïs épi (source d’énergie) : 0,5 à 1,5 kg/kg MS - Paille : mini 3 kg + à volonté - Minéraux : 0,2 kg/j/VT Pas de fourrage vert |
En début de lactation, il faut vraiment que les vaches mangent pour pallier leur déficit énergétique. Il faut noter qu’elles sont capables d’ingérer jusqu’à 30 kg de MS. L’essentiel réside dans les 30 premiers jours après vêlage : il faut chercher 1 UF/kg MS en concentrant la ration en diminuant les fibres encombrantes. Les apports doivent être les plus réguliers possibles.
Gérer l'alimentation en lots impacte le choix de la mélangeuse
La gestion des animaux en lot est intéressante car les besoins nutritionnels des animaux diffèrent selon leur production, leur lactation et leur parité (primipare/multipare). Cela facilite la conduite des primipares et la surveillance de certains animaux. En revanche, une fois les lots constitués, il faut changer les animaux le moins souvent (et surtout pas tout seul, minimum 5 à 6 animaux ensemble).
À la constitution des lots, il faut penser à l’aire d’attente lors de la traite : l’idéal est de ne pas laisser des vaches plus d’1h30 dans l’aire d’attente.
Vous pouvez constituer des lots en fonction :
- du niveau de production des animaux,
- de leur stade de lactation,
- de la parité.
« Votre mélangeuse sera efficace si elle est remplie à 80% et non à 100% »
Elle doit être calibrée en fonction des lots, même si c’est bien souvent l’inverse !
Premier point : Il faut aussi penser aux rations faites pour les lots à petits effectifs comme les prepa vêlage : une mélangeuse surdimensionnée aura du mal à faire ces petites quantités.
Deuxième point : Il est important d’optimiser le circuit de l’engin c’est-à-dire, avant de choisir votre mélangeuse, il vous faut poser un plan précis de la ferme.
(Article et synthèse sur la conférence Grand Troupeau, le 11 avril 2019, à Libramont (Belgique))
Emmanuel LEPAGE
Responsable Marché Pole Animal
SEENOVIA