Dans toutes les lésions de DD, on retrouve des bactéries de la famille des Spirochètes et du genre Treponema. Ce sont des bactéries en forme de spirale, mobiles, et capables de s’infiltrer dans la peau à la faveur de microlésions. On peut les retrouver dans l’épaisseur de la peau, mais aussi dans la corne et même dans le tube digestif des bovins. D’autres bactéries sont régulièrement retrouvées dans les lésions de DD et agissent peut-être en synergie avec les tréponèmes, mais on ne connaît pas encore bien leur rôle.
Souvent, c’est l’achat d’une bête ou la participation à un concours ou une foire qui introduit cette maladie contagieuse dans le troupeau. Un animal apparemment sain peut tout à fait être porteur de DD. Donc, même si ce n’est probablement pas une méthode infaillible, il est recommandé de désinfecter les pieds des animaux qui entrent ou reviennent dans le troupeau. Une fois la maladie dans l’élevage, c’est trop tard, car on ne sait pas s’en débarrasser, et il faut alors apprendre à vivre avec. Le nombre de vaches atteintes dans le troupeau fluctue alors selon les saisons et les années. Généralement, avec le printemps et le pâturage ça va mieux, et puis ça reprend à la rentrée en bâtiments à l’automne.
Les lésions les plus courantes sont des ulcères sur la peau à l’arrière des pieds. Ces plaies dégagent une odeur nauséabonde et peuvent atteindre parfois plusieurs centimètres de diamètre. Une nomenclature internationale les classe de M0 à M4 en fonction de leur stade d’évolution. Généralement deux traitements à 48h d’intervalle suffisent à soigner ces ulcères mais les récidives sont fréquentes dans les mois qui suivent.
Il existe aussi des lésions de DD moins fréquentes, dites prolifératives. Elle se présentent sous la forme d’un bourgeonnement de la peau qui ressemble à une grosse verrue plus ou moins sanguinolente. Là aussi c’est douloureux et malodorant, mais c’est plus difficile à soigner et il faut renouveler les traitements pendant au moins deux ou trois semaines.
On a aussi trouvé des tréponèmes au niveau de lésions du sillon mammaire. On suppose que la contamination a lieu quand la vache est couchée car elle a alors souvent la mamelle posée sur un pied. Beaucoup de méthodes ont été testées pour soigner ces plaies, mais aucune n’a fait l’unanimité. Ce qui est sûr, c’est qu’en début de lactation, tant que les quartiers sont gorgés de lait et serrés l’un contre l’autre, les bactéries sont bien au chaud et difficiles à déloger. On se contentera alors d’un nettoyage, régulier et doux, au jet d’eau, pour enlever bouse, paille, sang et pus. Et plus tard quand les quartiers seront moins gonflés, on pourra appliquer un autre soin.
Mais le meilleur des soins reste la prévention. Celle de la DD passe par quatre grands axes :
- Traiter individuellement les vaches les plus atteintes car les plaies sont les principales sources de contamination. Et traiter collectivement, en pédiluve ou en pulvérisation, pour limiter les nouveaux cas, ceux-ci ne se voyant pas à l’œil nu au départ. La régularité de ces traitements collectifs est très importante. Il est conseillé de les faire tous les quinze jours, même quand il n’y presque plus de dermatites. Sinon, elle revient vite. Notez aussi que simplement laver régulièrement les sabots au jet d’eau permet déjà de diminuer le nombre de vaches atteintes.
- Améliorer l’environnement car l’humidité et la bouse sont favorables à la maladie (densité d’animaux, fréquence de raclage/paillage, écoulement des jus, bétons blessants, trous…).
- Parer régulièrement car c’est curatif et préventif notamment sur les autres maladies des pieds qui peuvent favoriser la DD, comme le fourchet par exemple.
- Et enfin lutter contre les autres maladies qui affaiblissent les vaches : Fièvres de lait, cétoses, carences en minéraux, en vitamines…tout ce qui fragilise les bêtes.
Une étude de 2012 montrait qu’en travaillant ces quatre points on pouvait diviser environ par trois les nouveaux cas de DD dans un élevage.