Comment se fait la transmission ?
Cette maladie est provoquée par un virus, proche de la FCO (Fièvre Catarrhale Ovine), qui ne peut pas contaminer l'humain. Comme pour la FCO, la transmission se fait par l'intermédiaire d'insectes piqueurs, les culicoïdes.
© V. CHAUMARD
Quels sont les symptômes de la MHE ?
Les ruminants domestiques et sauvages (vaches, chèvres, moutons, cerfs principalement) peuvent être contaminés par la MHE, mais les signes cliniques s’observent principalement chez les bovins et les cervidés. Chez les bovins, ils sont très proches de ceux de la FCO :
- fièvre,
- ulcérations du mufle et de la bouche,
- jetage (nez qui coule),
- difficultés respiratoires,
- amaigrissement
- trayons enflés et rouges +/- ulcères
- dans de rares cas des mortalités sont observés.
Que faire en cas de suspicion de MHE chez un animal ? Existe-t-il un traitement ?
Dans votre élevage, il est très important de bien surveiller les signes cliniques et de rapidement contacter votre vétérinaire sanitaire en cas de suspicion. Le diagnostic passera par la réalisation d’un test PCR.
Cette maladie étant provoquée par un virus, il n’existe pas à ce jour de traitement curatif, mais des traitements symptomatiques sont mis en place sur les animaux malades.
Dans votre élevage, il est très important de bien surveiller les signes cliniques et de rapidement contacter votre vétérinaire sanitaire en cas de suspicion.
Que se passe-t-il en cas d'élevage positif ?
En France, cette maladie est à déclaration obligatoire. Au titre de la réglementation européenne, la MHE est classée en catégories D et E. Vous devez déclarer les suspicions et les cas à votre vétérinaire sanitaire.
En cas de bovin positif à la MHE, une zone régulée est mise en place dans les 150 km autour du foyer.
Cartographies des zones régulées au titre de la MHE (à la date du 6 décembre 2023) Source : agriculture.gouv.fr
Au 6 décembre 2023, la zone régulée couvre près de la moitié du territoire français, et une grande partie du territoire Seenovia.
Au sein de la zone régulée, il n'y a pas de contraintes concernant les mouvements d'animaux, cependant une grande vigilance s'impose (surveillance des signes cliniques).
Pour sortir de la zone régulée, la règle de base est une désinsectisation attestée par l'éleveur suivie d'une analyse PCR négative. Les animaux de la zone régulée ne peuvent être envoyés vers un autre Etat membre de l'UE. Cependant, il existe des dérogations pour exporter les animaux vers l'Italie et l'Espagne.
Que faire en prévention ? Existe-t-il un vaccin ?
A ce jour, il n'y a pas de moyen de prévention reconnu efficace ni de vaccin adapté au sérotype circulant en France.
Une grande vigilance s'impose sur les achats d'animaux et les rassemblements.
Dans votre élevage, nous vous rappelons à nouveau l’importance de bien surveiller les signes cliniques et de rapidement contacter votre vétérinaire sanitaire en cas de suspicion.
Comme pour toute maladie infectieuse transmise par des insectes, même si son effet semble limité, la lutte contre les culicoïdes serait une manière de retarder la transmission en élevage. Cela passe principalement par la limitation des habitats favorables aux culicoïdes. La désinsectisation ne permet pas d’empêcher complètement les piqûres par les culicoïdes, et son effet est très limité dans le temps avec des impacts environnementaux forts. C’est donc un outil complémentaire dans des situations particulières (lors des mouvements/concours ou éventuellement pour les animaux malades), mais elle ne permet pas de lutter collectivement contre la maladie.
De nombreuses inconnues persistent …
Certains troupeaux du sud-ouest ont été bien impactés cet automne par le passage de MHE. Des études sont en cours afin d'évaluer la gravité sur les troupeaux (% d'animaux atteints et % de mortalités), mais également afin de mesurer les impacts sur les performances de reproduction (avortements et stérilité des mâles).
Elsa Gueguen, vétérinaire conseil Seenovia
Sources de l'article