Après la destruction des couverts et la reprise des terres qui n’ont pu être emblavées à l’automne dernier, les premiers semis de maïs vont commencer prochainement.
- Les surfaces implantées peuvent être plus élevées que d’habitude par exploitation pour reconstituer des stocks amputées l’an dernier par la faible récolte (10.5 t MS/ha contre 12.6 T MS/ha en Pays de la Loire – moyenne 2014-2018 – source Agreste, Arvalis 2019)
- Nombre de parcelles à implanter le sont pour remplacer des cultures d’hiver non réussies ou non emblavées à l’automne : une moyenne de 15 à 30% de la sole d’hiver serait concernée sur la zone Seenovia.
Voici quelques conseils pour s’adapter au contexte de l’année.
Vigilance sur la préparation des terres. Ne pas se précipiter en parcelle nue ou quasiment nue cet hiver. Pensez à rouler les terres une fois ouvertes si on part au sec !
Le maïs est une culture très sensible au tassement du sol. Un compromis devra donc être trouvé entre du travail du sol profond si nécessaire dans les parcelles ayant été matraquées à l’automne et une vitesse de ressuyage plus lente. L’absence de couverture hivernale a pour conséquence l’absence de porosité dans le sol qui aurait été maintenue si un couvert conséquent s’était développé.
Hormis les cas de restructuration naturelle des sols (présence de calcaire et d’argile en quantité), il s’agira très régulièrement d’engager du travail du sol profond surtout dans les sols à texture dominante limoneuse. Les cas d’hydromorphie et d’anoxie liés :
- aux précipitations massives de cet hiver
- aux tentatives de semis en conditions très humides
- et enfin à l’absence de couverture hivernale conséquente
nécessitent une reprise de travail en profondeur pour rapporter de la verticalité de structuration au profil de sol.
Au vu des conditions climatiques de cette dernière quinzaine (vent d’est asséchant), soyez vigilant à rouler les terres une fois ouvertes pour ne pas trop perdre de fraîcheur ou même attendre pour ouvrir en profondeur.
Etaler les semis tout en pensant à l’organisation des chantiers de récolte.
Dans le cas où les surfaces à ensiler vont au-delà d’une journée de chantier de récolte d’ensilage (au-delà de 25 à 35ha), les semis peuvent s’étaler sur deux à trois semaines pour des semis de fin avril à mi-mai. Mais il est aussi possible de semer une première vague de surface avant le 20 avril dans le cas où les conditions de semis sont remplies (voir ci-dessus et ci-dessous) avec des indices précoces (280 et moins) puis en semant les indices plus tardifs après le 20 avril (>280). Quels sont les avantages de cette stratégie ?
- Les variétés les plus précoces (avec le caractère corné) ont une meilleure vigueur de départ et sont plus adaptées au développement en conditions fraîches donc aux semis précoces.
- Les premières récoltes en ensilage pourraient avoir lieu de début août à fin août permettant ainsi la mise à disposition de stocks d’ensilage de manière précoce.
Indice très précoce | Indice demi précoce | ||||||||
Semis | Floraison femelle | Récolte | jours | Semis | Floraison femelle | Récolte | jours | ||
Javron Les Chapelles | Nord Mayenne | 14/04/2018 | 11/07 | 23/08 | 131 | 01/05/2018 | 14/07 | 17/09 | 131 |
14/04/2019 | 18/07 | 08/09 | 147 | 01/05/2019 | 01/08 | 30/09 | 147 | ||
St Georges de Montaigu | Nord Vendée | 14/04/2018 | 03/07 | 19/08 | 127 | 01/05/2018 | 18/07 | 29/08 | 127 |
14/04/2019 | 10/07 | 15/08 | 123 | 01/05/2019 | 17/07 | 03/09 | 123 | ||
Le petit coup de boost du phosphore
L’emploi d’engrais starter type 18-46 avec une bonne base de phosphore, ou l’emploi de produits organiques type fumier de volaille ou lisier de porc ont largement fait leur preuve pour sécuriser le démarrage des maïs jusqu’à 6-8 feuilles… A employer sans modération dans le cas de semis précoce et dès lors que le plan de fumure le permet. Cet ajout de phosphore sera d’autant plus nécessaire que le plant de maïs avant 6 feuilles cumule des journées avec des températures moyennes inférieures à 10°C .
Pour terminer, la date de semis de vos maïs doit être une synthèse de 3 critères :
- Température du sol : il faut 10°C au minimum à 5 cm de profondeur, mesure à réaliser à 10h00 le matin.
- L’état de ressuyage des sols : les premiers 48 h du grain de maïs dans le sol sont très importants pour le processus de germination.
Si le maïs absorbe une eau très froide il peut se retrouver avec des problèmes d’émergence.
Au-delà des premiers 72h, le risque est bien amoindri. Ainsi, il faut un sol bien ressuyé, ce qui diminue le risque d’une eau en abondance à moins de 10°C.
Les 3 premiers jours en terre au moment de la germination sont cruciaux.
- Prévisions météorologiques locales sur 10 jours, avec absence de pluie significatives pouvant refroidir de manière rapide la température du sol
