Bien préparer son taureau avant la mise à la reproduction
Lors de la phase de reproduction, un taureau a une activité physique plus importante et se déplace plus souvent car il doit surveiller son troupeau, repérer les vaches en chaleurs et faire les saillies.
Il faut donc s’assurer qu’il ait des pieds en bon état, qu’il ne boite pas et qu’il soit en bonne forme physique. Au niveau sanitaire, il doit être irréprochable. Le traiter contre les vers ou contre les poux par exemple est parfois nécessaire.
Pour un taureau adulte, il faut compter au maximum 25 à 30 femelles. Ce nombre est à adapter en fonction de son âge pour ne pas bloquer l’animal dans sa croissance et limiter le risque d’accidents et de surmenage.
Lors de la phase de saillie, il est difficile de contrôler l’alimentation du taureau parmi les vaches. De plus, durant cette période, il mange moins et mobilise ses réserves d’énergie, de protéines et de minéraux. Avoir des périodes de vêlages, et donc de reproduction groupées permet d’instaurer des temps de repos pour les taureaux. Ils pourront être remis en état et être parés en prévention.
Lorsque la période de reproduction a lieu au pâturage, il est important d’assurer une transition alimentaire en amont pour éviter tout stress digestif. L’herbe pâturée est riche en azote soluble, ce qui entraîne une forte augmentation de la matière azotée totale de la ration qui peut avoir un impact sur la reproduction. Il est donc conseillé d’anticiper la mise à l’herbe 3 à 4 semaines avant la période de reproduction. A ce moment de l’année, il faut également lutter contre les mouches, pour le confort de l’animal bien sûr, mais aussi pour limiter d’éventuelles infections oculaires qui pourraient impacter sa vue et sa santé.
Ne pas négliger la surveillance
Une fois le taureau mis avec le lot de femelles, il est indispensable de surveiller le troupeau de manière attentive et régulière afin de repérer au plus vite toute anomalie.
Certains comportements liés au reproducteur doivent vous alerter :
- Il ne s’intéresse pas ou peu aux femelles (cela concernerait 0,5 à 2 % des taureaux) : cela peut venir du comportement (inexpérience, stress ou douleur) ou être dû à des problèmes fonctionnels (faible sécrétion de testostérone...). Certains taureaux « timides » ne saillissent pas ou peu en présence de leur éleveur, ou préfèrent être actifs la nuit.
- Il ne peut pas, ou plus, saillir : généralement cela vient de problèmes articulaires, musculaires ou liés au pénis.
Il saillit mais les femelles restent vides : les causes possibles sont nombreuses, telles que les maladies, infections, anomalies génétiques, exposition à des substances toxiques, troubles de la thermorégulation, surmenage, etc. Cette surveillance peut se faire en notant la venue en chaleurs des vaches et les retours, et par des diagnostics de gestation anticipés.
En cas de problème sur son taureau, que faire ?
La spermatogenèse, formation des spermatozoïdes, est un processus long. Elle dure entre 56 et 63 jours et s’accompagne d’un transit épididymaire de 8 à 11 jours en fonction des saillies. De plus, elle doit se dérouler à une température de 37°C. De fortes chaleurs, que ce soit en température extérieure ou de la fièvre, peuvent bloquer le processus.
Cette durée de la spermatogénèse explique que certains taureaux peuvent devenir stériles pendant plus de 2 mois pour peu qu’une simple fièvre passagère élimine tous les spermatozoïdes en cours de formation à un moment donné. Donc, avant d’éliminer un bon reproducteur qui semble infertile, il est essentiel de comprendre si sa stérilité est complète et définitive ou ponctuelle.
Pour cela il est entre autre possible de faire réaliser un prélèvement à la ferme pour analyser la qualité et l’aspect de son sperme (volume, viscosité, pH, mobilité des spermatozoïdes). Selon les organismes, les tarifs reviendraient entre 100 et 300 €, somme pouvant être vite rentabilisée en cas d’infertilité du taureau : un taureau pour 25 VA en retour au bout de 2 cycles c’est environ 500 j d’IVV en plus, soit au moins 500 € de coûts alimentaires supplémentaires.
Investir dans un taureau pour améliorer le niveau génétique du troupeau doit s’accompagner d’un suivi particulier de ce mâle pour assurer la transmission de son potentiel à sa descendance.