Robot de traite : réussir le projet d'installation à coup sûr

Sélectionner le robot de traite adapté à l'exploitation

Choisir son robot de traite peut s'avérer être un vrai dilemme. Sur le marché actuel, il existe de nombreuses marques. Pour être sûr de faire le bon choix et y voir plus clair, il est judicieux de faire un audit spécialisé conseil avant projet. Ce diagnostic vous permet de prendre connaissance des critères et spécificités de chacune des marques de robot et vous aide à prendre votre décision.

Les critères de sélection incluent la capacité de traite et la productivité, la compatibilité avec votre système de traite actuel, l'ergonomie de la machine, la facilité d’installation, le mode de distribution, le coût, la consultation des données de gestion, la surveillance et l’hygiène des animaux, la fiabilité et la maintenance, le service après-vente…

Nous avons tout d’abord visité plusieurs exploitations équipées de robots de traite, et de différentes marques de robot. Ensuite, nous savions que Denis DENION était consultant robot à Seenovia. Nous lui avons fait appel pour savoir si nous étions « robot compatibles ». La technologie ne nous poserait pas de problème : nous sommes, par exemple, équipés du guidage sur les tracteurs depuis 20 ans. Notre seule crainte c’est le caractère amplificateur du robot. Quand ça va mal, s’il y a un problème de cellules et mammites par exemple, le robot l’amplifie. Ce qui nous rassure tout de même c’est que nous sommes réactifs, ce qui veut dire qu’on devrait réagir suffisamment tôt en cas d’alerte ! »  GAEC Malherbe (44)

Déterminer l’emplacement optimal du robot de traite

Pendant cette étape, nous faisons un état des lieux du sous-sol de votre bâtiment et déterminons l’emplacement optimal pour l’installation, sur une zone neutre. Un consultant Electricité et Géobiologie identifie les courants électriques parasites qui peuvent exister sur votre exploitation et nuire à la bonne fréquentation au robot et à la santé de vos animaux. L’espace disponible avec les logettes, l’approvisionnement en électricité et en eau sont aussi des paramètres étudiés dans le cadre du diagnostic électricité et géobiologie.

Les expériences de robots mal placés ont démontré qu’il était préférable d’agir lors de la réflexion d’un projet. Le but est de rechercher à le positionner sur une zone neutre en dehors de failles, passages d’eau « chargée électriquement ». Lors de cette investigation, nous mesurons la qualité de votre alimentation électrique, la terre et les courants parasites qu’elle décharge ou remonte. Nous vérifions les tensions de contacts entre le sol, l’eau des abreuvoirs, les cornadis, les logettes... Nous regardons également la performance du poste clôture afin de vous garantir une tension satisfaisante sur le parcellaire sans retour de pollution clôture dans votre élevage (eau, robot...). Jean-Paul THUARD, Consultant éléctricité et géobiologie

Evaluer et valider le financement du projet

Votre projet est-il viable ? Est-ce que votre banque vous accompagne ? Acheter un robot représente un investissement important pour un exploitant agricole, en moyenne entre 150 000 et 200 000 €. Il faut budgétiser l’ensemble des postes de charges et ne pas oublier les frais annexes au projet (électricité, traitement de l'eau, maçonnerie…) Pour cela, faites une étude économique et définissez précisément la viabilité de votre projet d’installation robot.

Nous voulions savoir si financièrement ça passait, et nous voulions aussi un dossier à présenter aux banques. Je suis au Crédit Mutuel et au Crédit Agricole. Je sais qu’elles apprécient les études de projets de Seenovia : une approche technique et économique complète qui tient compte de la réalité de notre situation et permet de faire des projections réalistes. Aujourd’hui nous produisons 1,1 millions de litres alors que notre contrat est de 1,3 millions. Notre projet tient la route même avec 200 000 litres de sous-réalisation, ce qui nous rassure car avec les robots nous devrions produire la totalité de la référence. GAEC Malherbe (44)

Adapter sa stratégie alimentaire en traite robotisée

Si le robot impacte l’organisation du travail, il joue aussi un rôle sur la conduite technique du troupeau, la stratégie alimentaire, les choix de concentrés et les stocks fourragers.  Installer un robot de traite peut avoir un effet sur votre coût alimentaire surtout si vous faites le choix de ne pas intégrer le pâturage dans votre système. L’équilibre alimentaire doit être respecté au robot, la ration doit être suffisamment fibreuse et avoir un correcteur azoté suffisant pour favoriser l’ingestion.

Le pâturage et robot de traite : OUI c’est compatible !

De nombreux éleveurs gardent encore une image d’incompatibilité entre le robot de traite et la pratique du pâturage. C’est pourtant bien compatible et beaucoup d’entre vous y trouvent de réels intérêts vis-à-vis du coût alimentaire et des attentes sociétales. Il faut trouver les bons réglages dans l’aménagement du bâtiment et la circulation des animaux, trouver une organisation du temps de travail efficace. Il faut savoir gérer vos parcelles, notamment celles éloignées (exemple 30/35 ares par vaches) et éviter les retards de traite.

Gérer les boiteries et la qualité du lait

Les boiteries sont « l’ennemi N°1 » des troupeaux en traite robotisée. Elles participent à la dégradation de la production et de la qualité du lait. Une vache qui a mal aux pattes se déplacera moins et par conséquent ira moins au robot se faire traire. Portez une attention particulière à la santé des pattes de vos vaches. Dans les élevages équipés de robot de traite, c’est la priorité pour avoir une bonne fréquentation des stalles.

La qualité dulait, est également un point souvent difficile à maîtriser au passage à la traite robotisée, pourtant des bactéries peuvent se propager comme le staphylocoque doré. L’éleveur change ses repères, ses habitudes, adapte ses méthodes et ses pratiques. La propreté de la stalle peut être inconstante et le nettoyage des manchons n’est plus réalisé à l’individuel.

Génotyper les génisses le plus tôt possible

Pour maximiser l’atout de la génétique, il est nécessaire de génotyper tôt les génisses pour connaitre leur valeur génétique et piloter précisément le renouvellement et les accouplements. Avec les index morphologiques, l’index vitesse de traite, les index de production (Taux butyreux, taux protéique, masse grasse, matière protéique…), vous pouvez identifier les futures vaches à fort potentiel de production, celles qui seront sources de cellules ou de mammites et pour lesquelles il faudra être vigilant. Il vous faudra trouver le bon équilibre, celui qui correspond à votre élevage et votre conduite du troupeau.